Si les peurs et les inquiétudes sont le signe d’une vie émotionnelle normale chez les adolescents, il arrive cependant que l’anxiété devienne envahissante et empêche le jeune de mener une vie normale.
Boule dans le ventre avant d’aller à l’école, manque d’appétit, mutisme… Ces signes peuvent être liés à des difficultés psychologiques quotidiennes qui peuvent parfois devenir réellement handicapantes. L’hypersensibilité caractérise souvent ces profils anxieux. Lorsque ces signes sont durablement installés (on parle alors de trouble anxieux), accompagner l’adolescent en souffrance dans son quotidien et l’aider à verbaliser ses angoisses va devenir nécessaire. Différentes approches thérapeutiques existent. Il s’agit de trouver celle qui convient à l’enfant et le thérapeute avec lequel s’établira une bonne alliance
Reconnaître les signes de l’anxiété chez l’adolescent
La société moderne génère un taux plus ou moins élevé de stress chez chacun d’entre nous. Les adolescents, tout comme les adultes, subissent cette pression. La période qu’ils traversent est celle de toutes les contradictions. Elle s’accompagne de dérèglements hormonaux, parfois d’un contexte familial (parents anxieux, tensions familiales, difficultés à l’école, dans le quartier…) qui peuvent accentuer un caractère à tendance anxieuse. Il y a des tempéraments combattifs et d’autres plus fragiles pour faire face à ces difficultés.
Ces troubles de l’anxiété touchent entre 6% et 13% des adolescents et peuvent prendre différentes formes en fonction des cas :
• trouble d’anxiété de séparation : la peur de perdre ses parents, ses proches, sans raison apparente
• trouble d’anxiété généralisée : un sentiment permanent de peur, de crainte (souvent de l’échec) avec les manifestations physiques qui l’accompagnent
• phobie sociale : inquiétude, stress face à des situations sociales comme la prise de parole en classe
• trouble obsessionnel-compulsif (TOC) : mise en pratique de rituels personnels afin d’éviter des risques souvent imaginaires
Souvent, les adolescents qui font des crises d’angoisse ne le reconnaissent pas par eux-mêmes. Ils sont par exemple sujets au stress lors d’un contrôle ou d’un exposé. L’anxiété demeure en sourdine. Les parents découvrent parfois tardivement les difficultés de leur adolescent et culpabilisent de ne pas avoir été suffisamment attentifs aux signaux de l’anxiété.
Les causes de l’angoisse adolescente
Les troubles anxieux sont bien souvent liés à un manque de confiance en soi et à un besoin de contrôle chez l’adolescent.
Le jeune éprouve le besoin de s’affirmer, de sortir du cocon familial. Toutefois, il se heurte au jugement de ses pairs. Il peut ne pas supporter le regard des autres sur lui s’il échoue dans ses prises de risque, ne pas vouloir se confronter à un possible rejet du groupe.
Cette période génère de façon assez habituelle des questionnements et des angoisses chez la majorité des adolescents.
L’image de soi et l’estime de soi que le jeune a pu construire au cours de son enfance vont lui permettre ou non de ressentir un socle de sécurité intérieure qui autorisera les prises de risque. Le jeune voit son corps se métamorphoser durant cette période. Il peut ressentir des pulsions nouvelles qu’il ne maîtrise pas et, éventuellement, l’inquiètent. Il peut ne pas accepter sa nouvelle apparence, se comparer aux autres en se dévalorisant.
Il arrive que le jeune subisse des harcèlements par d’autres adolescents de son école ou de son quartier. L’importance du groupe pour les adolescents peut rendre une situation d’exclusion insupportable et entraîner une forte angoisse.
L’adolescent est donc tenu de trouver sa place, de construire son équilibre, ce qui est générateur d’anxiété.
La question de la phobie scolaire
L’école, lieu social par excellence, peut être la cause d’une souffrance intense pour certains adolescents. Le jeune souffrant d’une phobie scolaire peut présenter des signes visibles, tout d’abord, par exemple des troubles anxieux aggravés bien souvent de stress post-traumatique (agression, humiliation). Il peut également développer des souffrances invisibles, sous la forme de comportements dépressifs et antisociaux, sources d’un repli sur soi. Le jeune, arrivé à ces extrémités, trouvera en général un grand soulagement à voir sa situation et son trouble reconnus, et à faire l’objet d’une thérapie.
Comment aider un adolescent atteint trouble anxieux ?
Les parents sont souvent désemparés par un trouble dont ils ne comprennent pas l’origine ni la logique.
La première chose qu’ils peuvent faire est de ne pas encourager le jeune à contrôler son angoisse, mais par contre à l’exprimer. Vouloir rationaliser, comprendre l’origine du malaise peut être contre-productif, même si on fait preuve d’une approche bienveillante.
Accompagner, accepter et écouter sont les maîtres-mots. Consulter un thérapeute permet d’entrevoir plus sereinement une solution.
En effet, la manière d’aider un adolescent atteint de problèmes de cet ordre est de lui redonner confiance en lui, de l’aider à améliorer son image de soi. L’anxiété est une nature. Le jeune doit apprendre à faire avec, à trouver ses solutions pour la surmonter. Cela demande parfois du temps.
La pleine conscience et la méditation sont très indiquées pour les crises d’angoisse chez les jeunes de cet âge. Après un certain temps de pratique, elles leur permettent de ne pas rechuter et de gérer plus sereinement leurs moments d’anxiété.
•• Votre adolescent présente des troubles anxieux ? Vous pouvez contacter Corinne Maarek qui vous reçoit à Saint-Maur-des-Fossés.
Crédit photo : Mykhailo Dorokhov